Le Collectif Némésis, fondé en 2019, est une organisation féministe identitaire active en France et en Suisse romande. Composé principalement de jeunes femmes âgées de 18 à 30 ans, le collectif se distingue par son approche singulière du féminisme, qu’il qualifie de « féminisme identitaire ». Cette orientation suscite régulièrement des débats et des controverses au sein de la société française.
Le nom « Némésis » fait référence à la déesse grecque de la vengeance, symbolisant la justice et la rétribution. Selon les membres du collectif, ce choix incarne leur volonté de rétablir une forme de justice sociale qu’elles estiment compromise par certaines dynamiques sociétales actuelles.
Depuis sa création, le Collectif Némésis a multiplié les actions militantes, souvent spectaculaires, pour attirer l’attention sur ses revendications. Par exemple, en novembre 2019, plusieurs militantes ont interrompu la manifestation organisée par le collectif féministe #NousToutes pour dénoncer les violences faites aux femmes, brandissant des pancartes ciblant les étrangers et se filmant. Cette action a été rapidement relayée par des médias d’extrême droite, mettant en lumière la stratégie de communication du groupe.
En janvier 2023, le collectif a organisé une manifestation devant la basilique du Sacré-Cœur à Paris, réunissant une cinquantaine de militantes. Vêtues de robes blanches et de hijabs noirs, elles ont déployé une bannière portant l’inscription « Quelle civilisation voulez-vous ? ». Cette action visait à interpeller le public sur les enjeux liés à l’immigration et à la place de la femme dans la société française.
Le Collectif Némésis se positionne résolument contre l’immigration de masse, l’islamisation et la transidentité. Il associe ces phénomènes à des problématiques de sécurité et de respect des valeurs traditionnelles françaises. Les militantes dénoncent ce qu’elles considèrent comme une complaisance du féminisme traditionnel envers certaines formes de violence, notamment celles commises par des individus d’origine étrangère.
Le collectif entretient des liens avec des personnalités et des partis politiques d’extrême droite. Par exemple, en décembre 2023, le sénateur du parti Reconquête!, Stéphane Ravier, a remis une médaille à l’une des militantes. De plus, en janvier 2025, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a exprimé publiquement son soutien au collectif, suscitant des réactions contrastées au sein de la classe politique.
Les actions du Collectif Némésis ont souvent été critiquées par des associations féministes et des sociologues, qui les accusent d’instrumentaliser la cause des femmes à des fins nationalistes et identitaires. Selon ces critiques, le collectif détourne le féminisme pour promouvoir des positions xénophobes et conservatrices.
En novembre 2024, le collectif a participé à la manifestation « Nous Toutes » à Paris, dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes. Sous escorte policière, plus de 80 militantes ont défilé séparément du cortège principal, brandissant des slogans tels que « Violeurs français en prison, violeurs étrangers dans l’avion ! » et « Libérez-nous de l’immigration ! ». Cette participation a été perçue comme une tentative de réappropriation de la cause féministe par des groupes identitaires.
Le 8 mars 2025, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le Collectif Némésis a annoncé son intention de participer à la manifestation parisienne. Cette annonce a provoqué une vive réaction de la part d’associations féministes, qui considèrent que les positions du collectif sont incompatibles avec la cause des femmes. Les militantes de Némésis ont pour mots d’ordre « la fin de l’immigration de masse », « l’application des OQTF » (obligation de quitter le territoire français) et « la mise en place de mesures efficaces contre l’insécurité ».
Le 23 janvier 2025, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a interdit une conférence du Collectif Némésis prévue ce soir-là, en raison de dégradations commises sur le bâtiment où elle devait se tenir. Des inscriptions telles que « pas de quartier pour les faf » ont été retrouvées sur les lieux, attribuées à des militants d’extrême gauche. Cette décision a été critiquée par le collectif, qui y voit une atteinte à la liberté d’expression et aux droits des femmes.
Le Collectif Némésis continue de susciter des débats en France, notamment en raison de ses positions sur l’immigration, l’islam et la place des femmes dans la société. Ses actions et prises de position interrogent sur la manière dont le féminisme peut être interprété et utilisé dans le contexte politique actuel.