Meta, la société mère de Facebook et Instagram, a annoncé qu’à partir de fin mai 2025, elle utilisera les données publiques de ses utilisateurs européens pour entraîner ses systèmes d’intelligence artificielle (IA). Cette décision a suscité des réactions diverses, notamment en raison des préoccupations concernant la protection des données personnelles et le respect du Règlement général sur la protection des données (RGPD).
En juin 2024, Meta avait suspendu son projet d’utiliser les contenus des utilisateurs européens pour entraîner ses IA, suite à des discussions avec la Data Protection Commission (DPC) irlandaise. Cependant, en avril 2025, l’entreprise a relancé ce projet, prévoyant d’utiliser les données de tous les utilisateurs européens adultes de Facebook et Instagram pour entraîner ses systèmes d’IA, tels que Meta-AI sur WhatsApp ou des modèles linguistiques comme Llama. Les types de données concernés incluent les publications publiques des utilisateurs adultes (textes, photos, commentaires, etc.) et les interactions des utilisateurs, quel que soit leur âge, avec les services d’IA, par exemple les informations saisies dans son agent conversationnel (chatbot IA).
Les utilisateurs seront informés de cette utilisation prochaine et auront la possibilité de s’opposer au traitement de leurs données à ces fins. Pour ce faire, ils peuvent modifier leurs paramètres de confidentialité pour rendre leurs publications non accessibles au public et remplir un formulaire d’opposition disponible sur les plateformes concernées. Il est important de noter que cette opposition ne s’applique qu’aux contenus publiés par l’utilisateur lui-même et non à ceux publiés par d’autres utilisateurs le concernant.
Les autorités européennes de protection des données collaborent actuellement pour évaluer la conformité des traitements de données personnelles envisagés par Meta pour ses services d’IA. Elles examinent notamment la légalité de ces pratiques, le caractère effectif du droit d’opposition ainsi que la compatibilité entre les finalités d’origine des traitements et cette nouvelle utilisation des données. Meta a également été interrogé sur l’utilisation d’images d’utilisateurs de moins de dix-huit ans dans le cas où elles sont publiées par des utilisateurs adultes.
Cette initiative de Meta soulève des questions importantes sur la protection des données personnelles et le respect de la vie privée des utilisateurs européens. La situation demeure évolutive et les prochaines décisions des régulateurs pourraient avoir un impact significatif sur les pratiques futures de collecte et d’utilisation des données personnelles par les grandes plateformes.